Claude Nicaud est né le 21 avril 1936, à Paris IVème
De 1960 à 1974, il fut décorateur-graveur à l'Hôtel des Monnaies à Paris.
Dès 1963, il participe aux grands salons parisiens :
Artistes français, Nationale des Beaux Arts, Salon des Indépendants, Terres Latines et Salon du Dessin et de la Peinture à l'eau ; ainsi qu'à de nombreux salons de la région parisienne (Colombes, Le Bourget, Puteaux, Versailles, Pontoise, Saint Ouen, Mantes la Jolie...) où il obtient de nombreux prix.
En 1974, il quitte Paris pour se consacrer totalement à la peinture, sa passion, à Saint Antonin Noble Val, en Tarn et Garonne.
En 1980, Claude Nicaud installe son Atelier dans le hameau de Brousses les Antibel où il expose en permanence.
Toutes ces étapes sont autant de pierres qui, posées une à une auront contribué à la construction de ce caractère de lion solitaire, de pater familias sûr de lui.
Car Claude Nicaud est effectivement un bâtisseur. Comme pour toute construction, cela a commencé par les fondations, dans cette enfance privée d'un père, prisonnier après la défaite de 1940. Claude, le petit parisien était envoyé dans cette dure famille corrézienne : "on me faisait beaucoup travailler à la ferme. A l'époque, à la campagne, il y avait une espèce de racisme anti-parisien. Par ailleurs, ces gens étaient très démocrates et n'hésitaient pas à se priver pour envoyer des vivres à ceux qui n'avaient rien".
La peinture, apprise à l'académie du Bourget est déjà "un moyen de valoriser sa condition". Une fenêtre est ouverte dans laquelle Claude Nicaud ne cessera de s'engouffrer. Et la maison intérieure continue de se construire pendant la guerre d'Algérie où il est douloureusement confronté à l'incompréhensible brutalité dont les hommes sont capables.
Puis il y aura l'Hôtel de la Monnaie, une très noble maison dans laquelle il passera quinze ans de sa vie, travaillant comme graveur et décorateur. En mai 1968, il aura comme tant d'autres une révélation libératrice. "J'ai réalisé pour la première fois qu'il y avait tout un tas de gens qui pensaient les mêmes choses que moi ..." Ce goût de la liberté, Claude l'avait toujours eu. Il faudra néanmoins le laisser mûrir quelques années avant de pouvoir assouvir ce désir qui le ronge : s'affranchir du carcan social, pouvoir exprimer son Moi intérieur en dehors de toute chapelle, vivre librement, en toute indépendance, de sa peinture.
Le grand saut, il l'accomplit en 1973, en arrivant à Saint Antonin. Cet amoureux inconditionnel de la Nature ne pouvait que trouver ici les éléments nécessaires à son épanouissement. La manoeuvre n'était pourtant pas sans risque. "Je suis arrivé en sachant que je n'avais pas le droit d'échouer". Et Claude Nicaud, loin des bruits, peint sans relâche, sans se soucier des courants ni des modes.
En sortant de la maison, la chienne Juju sur les talons, cette nature qui n'en finit pas de se dévêtir vous reprend dans ses bras. Un couple est là avec son bébé. Comme beaucoup d'autres, ils sont venus de loin pour le voir et prendre avec lui un bain de couleurs ou tout simplement partager un café et profiter du temps qui coule.